#Rectocolite hémorragique (RCH): mise à disposition de Stelara®, 1er inhibiteur des interleukines 12 et 23

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France — Après plusieurs indications en dermatologie et rhumatologie (psoriasis et rhumatisme psoriasique) depuis 2009 et une 1ère indication en gastro-entérologie avec la maladie de Crohn en 2018, Stelara® (ustekinumab, Janssen) est désormais disponible dans la rectocolite hémorragique [1].

Nouveau mécanisme dans la RCH

Stelara® est le premier inhibiteur d’interleukines (IL), ciblant les 12 et 23, à obtenir une autorisation de mise sur le marché dans la rectocolite hémorragique, une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), dont souffrent à ce jour, 109 889 patients en France.

« Ce mécanisme d’action a déjà prouvé son efficacité dans les maladies inflammatoires chroniques telles que les maladies rhumatologiques et les maladies dermatologiques, note le Pr Laurent Peyrin-Biroulet, gastro-entérologue et hépatologue au CHRU de Nancy, dans le dossier de presse. Jusqu’à présent, nous disposions de 3 alternatives : les anti TNF alpha, les antiintégrines et les anti-JAK et c’est maintenant la première fois que nous pourrons utiliser un médicament agissant sur la voie de l’interleukine-23 pour le traitement de la RCH, alors que cette molécule est déjà disponible pour la maladie de Crohn depuis plusieurs années » précise-t-il.

UNIFI-I et UNIFI-M

L’efficacité et la tolérance de l’ustekinumab dans cette nouvelle indication ont été évaluées dans le cadre du programme pivotal de phase III UNIFI mené chez des patients ayant présenté une réponse inadéquate ou une intolérance aux traitements conventionnels (corticoïdes, immunomodulateurs) ou aux agents biologiques. La décision d’extension d’indication repose sur une étude d’induction (UNIFI-I) de huit semaines, suivie d’une étude d’entretien (UNIFI-M) de 44 semaines.

L’étude a inclus 961 patients et a été menée sur une durée de huit semaines durant laquelle les patients ont reçu une dose unique d’ustekinumab (dose recommandée d’environ 6 mg/kg ou dose fixe de 130 mg d’ustekinumab, qui n’est pas la dose retenue par l’AMM) ou de placebo par voie intraveineuse. 526 patients en réponse clinique à l’ustekinumab à l’issue de l’étude d’induction pouvaient être inclus dans l’étude d’entretien UNIFI-M où ils ont été randomisés pour recevoir soit 90 mg d’ustekinumab par voie sous-cutanée toutes les huit semaines, soit 90 mg d’ustekinumab par voie sous-cutanée toutes les douze semaines, soit un placebo pendant 44 semaines. Le critère d’évaluation principal de l’étude d’induction était la rémission clinique à la semaine 8 et celui de l’étude d’entretien était la rémission clinique à la semaine 44 chez les patients répondeurs à une perfusion IV unique d’ustekinumab lors de la phase d’induction[2].

Les études UNIFI-I et UNIFI-M ont démontré une efficacité clinique significative à 8 semaines et à 44 semaines versus placebo dans le traitement de la RCH active modérée à sévère, chez des patients adultes présentant une réponse insuffisante, une perte de réponse ou une intolérance à un traitement conventionnel ou à un agent biologique ou qui présentent une contre-indication médicale à ces traitements [2]. Environ 95% des patients en rémission étaient en rémission sans corticoïde à la semaine 44 [2].

Outre un maintien en général de l’efficacité du traitement au bout de 92 semaines, les données à deux ans démontrent aussi qu’environ >95% des patients en rémission symptomatique à S92 sont en rémission sans corticoïde[3].

Un profil de tolérance connu

Les données des études UNIFI-I et UNIFI-M mettent en évidence un profil de tolérance similaire par rapport au profil de tolérance déjà connu de l’ustekinumab qui est maintenant commercialisé depuis dix ans.

Les effets indésirables les plus fréquents (>5%) dans les phases contrôlées des études cliniques conduites avec l’ustekinumab chez les patients adultes atteints de psoriasis, de rhumatisme psoriasique, de la maladie de Crohn et de rectocolite hémorragique étaient des rhinopharyngites et des céphalées. La plupart ont été considérés comme étant légers et n’ont pas nécessité d’interruption du traitement étudié. Les effets indésirables les plus graves rapportés avec Stelara® sont des réactions d’hypersensibilité graves incluant l’anaphylaxie.

Stelara ® en pratique

Stelara® est indiqué dans le traitement de la rectocolite hémorragique active modérée à sévère chez les patients adultes en cas d’échec (réponse insuffisante, perte de réponse, intolérance ou contre-indication) des traitements conventionnels (5-aminosalicylés, corticoïdes et immunosuppresseurs) et d’au moins un médicament biologique parmi les anti- TNFα et le vedolizumab.

Dans la pratique, le traitement est initié par une dose unique en perfusion intraveineuse déterminée en fonction du poids corporel. La première dose sous-cutanée doit ensuite être administrée à la semaine 8 après la dose intraveineuse puis toutes les 12 semaines par voie sous-cutanée 16. Les patients recevant une administration toutes les 12 semaines et qui présentent un échappement après une réponse initiale peuvent bénéficier d’une augmentation de la fréquence d’administration à toutes les 8 semaines. Après une formation appropriée à la technique d’injection sous-cutanée, les patients peuvent s’injecter Stelara® si leur médecin l’estime approprié.

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Citer cet article: Rectocolite hémorragique (RCH): mise à disposition de Stelara®, 1er inhibiteur des interleukines 12 et 23 – Medscape – 12 févr 2021.

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