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#Le #jogging, #l’aérobic, le #tennis et le #ski protègent plus contre la #gonarthrose qu’ils ne la favorisent

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  Allemagne — Certains sports comme le jogging, l’aérobic, le tennis et le ski sont tenus comme responsables d’une surcharge pour l’articulation du genou. Pourtant, d’après une étude américaine à long terme et incluant près de 1200 pratiquants, ils n’augmentent pas le risque de gonarthrose, même chez les personnes âgées ou en surpoids. Et ce serait même tout le contraire, comme l’explique l’équipe réunie autour du Dr Alison Chang (service de thérapie physique et des sciences des mouvements chez l’être humain, à l’école de médecine de l’université Feinberg de Chicago) dans le JAMA Network Open : la pratique régulière d’un de ces sports protège l’articulation du genou contre l’usure, y compris chez les personnes à risque accru d’arthrose [] 1].

Une pratique sportive modérée est presque toujours conseillée, même en présence d’arthrose

« Il s’agit d’une étude bien menée et donc pertinente, avec un nombre suffisamment élevé de pratiquants et un suivi particulièrement long (10 ans) », commente le Pr Holger Schmitt, du Deutschen Gelenkzentrum rattaché à la clinique ATOS (Heidelberg, en Allemagne), par ailleurs membre du bureau de la GOTS (Gesellschaft für Orthopädisch-Traumatologische Sportmedizin). Ce spécialiste en orthopédie et en chirurgie traumatique n’est pas vraiment surpris par les résultats de l’étude : « Nous savions déjà que l’activité physique et la pratique modérée d’un sport pouvaient avoir de nombreux effets positifs – et même préventifs – sur une arthrose préexistante, en augmentant la force, la coordination et la mobilité de l’articulation. Lorsqu’elles sont trop fréquentes, certaines charges articulaires liées à des cisaillements importants (comme de nombreuses rotations ou démarrages-arrêts rapides) peuvent léser les genoux – et en particulier lorsqu’il existe une légère désaxation des membres inférieurs, ce qui s’observe plus fréquemment chez les hommes avançant en âge. »

Nous savions déjà que l’activité physique et la pratique modérée d’un sport pouvaient avoir de nombreux effets positifs – et même préventifs – sur une arthrose préexistante, en augmentant la force, la coordination et la mobilité de l’articulation. Pr Holger Schmitt

Dans un tel contexte, il est nécessaire de rechercher le bon niveau d’activité sportive, pour en tirer le plus grand bénéfice. « Une activité sportive modérée et pratiquée deux à trois fois par semaine est quasi toujours bénéfique, quel que soit l’âge », souligne Holger Schmitt. « Une bonne musculature tronculaire et des membres inférieurs protège l’articulation du genou, comme le montrent les données de cette étude. »

Les effets de la position assise prolongée

Chang et son équipe se sont appuyés sur les données de l’Osteoarthritis Initiative. Cette étude longitudinale et prospective impliquait quatre régions des Etats-Unis (Baltimore, Columbus, Pittsburgh et Pawtucket) et incluait 1194 participants dont 697 femmes. Elle visait à préciser, sur dix années de suivi, le risque de développement d’une gonarthrose symptomatique et confirmée par la radiologie. Au lancement de l’étude, l’âge moyen des participants s’établissait à 58,4 ans, avec un indice de masse corporel (IMC) moyen calculé à 26,8. Les chercheurs se sont principalement intéressés à deux aspects :

  • Dans quelle mesure l’activité sportive pouvait accélérer l’usure des genoux. L’analyse n’a pas été réalisée pour chaque sport pris individuellement. « C’était difficilement réalisable, car la taille des différents sous-groupes aurait été bien trop faible », explique Holger Schmitt.
  • Dans quelle mesure la position assise prolongée pouvait influencer la gonarthrose.

Les participants devaient satisfaire à plusieurs conditions pour être admis dans l’étude. Ainsi, le score Kellgren et Lawrence obtenu au moyen de la radiologie (et qui prend en compte le développement des ostéophytes, la mesure de l’espace articulaire, ainsi que le niveau de sclérose et de déformation de l’articulation) devait être égal à zéro pour les deux genoux au lancement de l’étude. Le score moyen de la douleur sur l’échelle WOMAC (Western Ontario and McMaster Universities Osteoarthritis Index) était donc fiable, s’établissant à 2,3/20. Par ailleurs, les participants devaient répondre au questionnaire standardisé PASE (Physical Activity Scale for the Elderly) au début de l’étude et à l’occasion d’au moins deux rendez-vous pour examen radiologique au cours d’une période de 8 ans. Ils devaient ainsi préciser quel type d’activité sportive ils exerçaient (et en quelle quantité), ainsi que la prévalence de leurs occupations en position assise.

Le critère d’évaluation final de l’étude était un score de Kellgren et Lawrence égal ou supérieur à 2 à la fin de la période de suivi, pour au moins un genou.

La pratique modérée d’un sport a diminué d’environ 30% le risque de gonarthrose

Les auteurs de l’étude ont réparti les participants en quatre groupes selon le nombre d’heures hebdomadaires comprenant de l’activité physique, et en trois groupes en fonction de l’importance de leurs occupations en position assise. Résultat : qu’elle soit d’intensité faible ou moyenne, la pratique prolongée d’une activité physique n’augmentait pas le risque de gonarthrose sur les dix années du suivi – même lorsqu’il s’agissait d’une pratique sportive exigeante pour les genoux. En cas d’activité faible à modérée, le risque était diminué d’environ 31% en comparaison avec celui que couraient les participants inactifs, et d’environ 25% en cas d’activité très importante. En revanche, la position assise prolongée n’avait aucune influence sur l’usure de l’articulation. Au final, 13% des participants affichaient un score de Kellgren et Lawrence ≥ 2 après 10 ans.

« Les résultats suggèrent que les patients âgés qui sont à risque accru de gonarthrose peuvent, dans le but d’améliorer leur état global de santé, pratiquer une activité physique à un niveau modéré en toute sécurité », concluent Chang et ses collaborateurs.

Les résultats suggèrent que les patients âgés qui sont à risque accru de gonarthrose peuvent, dans le but d’améliorer leur état global de santé, pratiquer une activité physique à un niveau modéré en toute sécurité.  Dr Alison Chang

Les auteurs expliquent par ailleurs que près de la moitié (49,7%) des participants n’ont pratiqué aucune activité physique contraignante pour les genoux au cours des huit premières années d’observation. Cette inactivité relative était favorisée par plusieurs facteurs : un âge et/ou un IMC élevé, l’existence de gonalgies ou d’une dépression, des quadriceps plus faibles, et un degré éducatif moins élevé (absence de diplôme de l’enseignement supérieur). Les participants étaient 42,5% à être assis au moins 5 jours par semaine pendant quatre heures ou plus.

Effets positifs prépondérants même à long terme

Chaque hausse de 3 points sur l’échelle WOMAC était associée à respectivement environ 30 ou 40% de réduction de la probabilité que les participants aient pratiqué une activité physique faible/modérée ou très importante. Les participants qui avaient déjà eu des problèmes de genoux avaient tendance à éviter le sport, dans l’idée d’épargner leurs articulations. Cette étude a cependant montré que leurs craintes ne sont pas justifiées, même en cas de surpoids.

« Ce qu’on peut en tout cas retenir de cette publication est que la pratique sportive est recommandable même en cas de gonarthrose préexistante », estime Holger Schmitt. « Il est très probable que les effets positifs soient prépondérants, même à plus long terme. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser a priori, une activité exercée principalement en position assise n’augmente pas le risque d’arthrose ».

Ce qu’on peut en tout cas retenir de cette publication est que la pratique sportive est recommandable même en cas de gonarthrose préexistante. Pr Holger Schmitt

Bien entendu, il ne faut pas perdre de vue que la position assise prolongée favorise le développement de toute une série de problèmes liés au métabolisme comme l’adiposité ou le diabète, ainsi que des pathologies cardiovasculaires.

Cet article a été initialement publié sur medscape.de sous l’intitulé : Auch Joggen, Aerobic, Tennis oder Skifahren schützen eher vor der Gonarthrose als dass sie sie befördern. Traduit par le Dr Claude Leroy.