#COVID-19 : les recommandations du CNGOF pour la prise en charge de l’IVG

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France – L’épidémie de Covid-19 bouleverse les pratiques médicales, y compris potentiellement celles touchant aux droits sexuels et reproductifs des femmes. Le gouvernement se dit néanmoins mobilisé sur ce sujet. Aussi, a-t-il été rappelé par le Ministère des Solidarités et de la Santé que les interruptions de grossesse sont considérées comme des interventions urgentes.

Comment assurer le droit à l’IVG aujourd’hui ? Quels sont les changements pour les femmes et pour les soignants qui les prennent en charge ? Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) vient de donner des recommandations.

« La situation dans le Grand Est a une semaine d’avance sur le reste du territoire. Nous constatons, pour le moment, que les choses se passent bien pour les IVG et les accouchements » indique le Pr Israël Nisand (CHU de Strasbourg), président du CNGOF, interrogé par Medscape édition française. « La situation de la France pour les IVG est encore très favorable » insiste-t-il.

Ceci dit, la pratique est déjà bouleversée par l’épidémie si bien que le CNGOF a donné ses premières recommandations pour la prise en charge des IVG durant cette période exceptionnelle. Avec deux lignes de conduite : le droit des femmes à l’accès à l’IVG et la protection des soignants.

Limitation des consultations

Le CNGOF préconise une limitation des consultations avec notamment l’annulation des consultations de contraception et des consultations post IVG. Si la patiente rapporte un problème quand le médecin l’appelle pour annuler la consultation post IVG, elle est alors orientée vers les urgences gynécologiques.

En revanche, le Collège conseille le maintien des consultations pour demande d’IVG. Celles-ci peuvent se faire en téléconsultation.

Des IVG chirurgicales sous anesthésie locale

En cas de grossesse non désirée, le CNGOF émet plusieurs préconisations selon les situations :

  • Jusqu’à 7 semaines d’aménorrhées : il faut privilégier les IVG médicamenteuses à domicile, dont le contrôle se fait par le dosage HCG qui sera transmis au centre.
  • Au-delà de 7 semaines d’aménorrhées : la première consultation est réalisée de façon dématérialisée de préférence. Le CNGOF préconise ensuite de grouper les soins dans une unité de temps et de lieu (consultation gynécologique, avec l’anesthésiste, prélèvements biologiques, échographie de datation) et de ne pas accepter d’accompagnants.

« Il faut absolument privilégier les IVG médicamenteuses. En cas d’IVG chirurgicale, elle sera faite sous anesthésie locale. Nous avons un souci d’épargner des intubations aux collègues anesthésistes afin d’éviter les contaminations » explique le Pr Nisand.

Dans un communiqué commun du 23 mars, Olivier Véran, Ministre des Solidarités et la Santé et Marlène Schiappa, Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, ont rappelé que « les médecins en ville et les sages-femmes sont autorisés à conseiller les femmes et leurs partenaires sur les questions de contraception. Ils rappellent que ces mêmes professionnels conventionnés avec un établissement de santé sont habilités à réaliser des IVG médicamenteuses sans passer par l’hôpital. A noter, depuis l’arrêté du 19 mars 2020, les sages-femmes peuvent, comme les médecins, pratiquer des consultations à distance.

Que faire en cas de dépassement du délai légal ?

Quand la grossesse est découverte à proximité du délai légal, il s’agit d’une urgence et l’IVG doit être réalisée sans tarder. « Une suspicion de Covid-19 chez une patiente ne doit pas augmenter le délai d’intervention, mais il faut veiller à la mise en œuvre de mesures de protection pour les soignants et les autres patientes » rappelle le gynécologue strasbourgeois.

Les femmes qui dépassent le délai de 14 semaines doivent être orientées vers des hôpitaux qui accepteront de réaliser une interruption médicale de grossesse (IMG) pour cause psychosociale, explique Israël Nisand.

 

 

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